Être animateur en centre de vacances : rassurer, amuser, écouter

Depuis la balustrade qui longe la cantine, Kévin Gatsoli veille du regard sur les jeunes vacanciers qui s'attablent. Dans quelques minutes, il rejoindra un groupe de dix d'entre eux pour dîner ensemble, comme à chaque repas. « ll faut avoir le sourire auprès des enfants et savoir les écouter », partage celui qui est animateur depuis 2019 et directeur adjoint des séjours de vacances à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée) depuis 2024.
Avec Loïc Painbouin, directeur du séjour, et cinq animateurs et animatrices, il a accueilli du 18 au 31 juillet une quarantaine d'enfants âgés de 6 à 12 ans dans le centre de vacances vendéen. Un premier séjour pour cette saison estivale riche en émotions et en rebondissements. Plusieurs enfants sont tombés malades, de la gastro-entérite à l'appendicite. Gérer les urgences, canaliser les énergies, adoucir les crises de larmes... Être animateur demande beaucoup.

« Il faut répondre à tous les besoins », explique Kévin. « On a séparé le groupe en deux, on a les 6-9 ans et les 10-12 ans. Les grands veulent rester entre eux. » L'accueil des enfants est préparé en amont. « On organise les séjours en fonction de nos compétences et de notre expérience. » L'étape est essentielle pour pouvoir créer « une bonne communication au sein de l'équipe d'animation », ajoute-t-il.
Seulement après avoir établi ces bases solides, il est possible d'être à l'écoute des jeunes encadrés. « Chaque enfant a un background. On les prend comme ils sont et on essaie de les faire vivre ensemble », résume Kévin avant d'être interpellé par Loïc pour venir à table.

Le lendemain, au détour d'une pause-café matinale, c'est au tour de Loïc de se confier sur la responsabilité particulière de l'animateur en centre de vacances. « La plus grosse difficulté en colo, ce n'est pas de gérer le quotidien, mais ce sont les difficultés », concède-t-il en évoquant le cas d'une enfant ayant fait une grave crise de diabète deux ans auparavant. Une situation exceptionnelle qu'il avait dû prendre en main. « Après, c'est gratifiant quand les parents te remercient, mais tu flippes. »
D'où l'importance de choisir avec soin les membres de son équipe. Il est particulièrement fier de celle montée pour ce séjour, composée d'Adel, d'Hawa, d'Isis, de Ramatoulaye et de Youssouf.

Ce dernier, âgé de seulement 19 ans, se démarque par son énergie débordante. « Aux armes ! Nous sommes les enfants de Saint-Denis ! Et nous allons gagner ! Allez Saint-Hilaire ! » Son cri de ralliement est répété à l'envi par les petits. « Depuis à peu près deux ans, je suis à fond dans l'animation. J'ai fait du foyer, du centre aéré, des classes découverte, des colonies », énumère Youssouf.
Son approche pour gérer les enfants ? « Vu qu'il y a un écart d'âge, j'essaie d'être un peu comme le grand frère, pour qu'après, ils se sentent en sécurité et osent me dire s'il y a des choses qui ne vont pas. »

Dans le centre de vacances voisin, situé à Saint-Jean-de-Monts, Cédric Klein dirige les séjours pour adolescents. « On accueille des jeunes de 13 à 15 ans. On a beaucoup plus de liberté à leur donner. » S'il reconnaît qu'à cet âge, « on ne peut pas leur imposer des choses si facilement », il insiste sur le rôle de modèle que les animateurs jouent aussi. « Si on est assis, ils sont assis. Si on est dynamiques, ils le sont également. »
Il tire aussi satisfaction des retours des ados. « Ils adorent le centre parce qu'il y a beaucoup d'espace. Ça change de là où ils viennent. » Un lieu hors du quotidien et une équipe d'animation à l'écoute : de quoi donner envie à certains et certaines de revenir au centre de vacances l'année suivante. « Ils veulent y retourner après chaque séjour. Et s'ils nous demandent si ça sera nous, les animateurs, l'année prochaine, on sait qu'on a gagné. »