Un bus AVC à votre rencontre
« AVC : agir vite sur le cerveau », pouvait-on lire sur le minibus (bus AVC) rose et jaune installé devant la mairie de Saint-Denis, ce jeudi 12 juin. Organisée par l’association France AVC Île-de-France, en collaboration avec la Direction de la santé de la Ville, la Maison de la santé et le Centre hospitalier de Saint-Denis, cette action de prévention avait vocation à informer la population sur les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC).
Au total, environ 140 000 personnes sont atteintes chaque année par un AVC en France. Il s’agit donc de la troisième cause de mortalité dans notre pays (40 000 décès), de la première cause de handicap acquis avec des patients qui gardent des séquelles lourdes, ainsi que la deuxième cause de déclin intellectuel. Si l'AVC touche toutes les tranches d'âge (la moyenne d'âge des patients atteints est de 73 ans), il peut cependant toucher les enfants.
Tout au long de la journée (de 9 à 16h), une équipe de professionnels de santé (médecins, infirmiers…) est partie à la rencontre d’une centaine d’habitants et d'habitantes. Objectifs : les aider à détecter les signes d’alerte de l’AVC et les inciter à appeler immédiatement le 15 en cas de symptômes évocateurs : déformation de la bouche, paralysie d’un côté du visage, difficulté à bouger un bras ou une jambe, difficulté d'élocution ou de compréhension, etc.
« Les personnes victimes d’AVC arrivent souvent trop tard à l’hôpital car elles ont trop attendu avant d’appeler le 15 », explique le Dr Benoit, un médecin retraité qui a longtemps exercé au sein de l’Unité Neuro-vasculaire (UNV) du centre hospitalier Robert Ballanger. Beaucoup ne connaissent en effet pas les signes d’alerte de l’AVC et « se disent que cela va passer avec un peu de temps alors qu’il faut aller très vite quand on a des symptômes d’AVC », déplore-t-il. D’où l’importance de bénéficier du suivi des médecins du Samu qui organisent le transport en urgence des personnes dans un service d’urgence disposant d’une UNV.
Connaître les facteurs de risque
Pour bénéficier d’une prise en charge efficace, il faut en effet réaliser une thrombolyse intraveineuse (injection d’une substance capable de dissoudre le caillot qui bouche l'artère du cerveau et cause l'infarctus cérébral) jusqu'à 4 heures 30 après l'apparition des premiers symptômes. Quant à la thrombectomie mécanique (élimination mécanique du caillot à l’aide d’un cathéter), elle doit être effectuée 7 heures après le début des symptômes.
Pour prévenir le risque d’AVC, il faut également connaître les facteurs de risque de développer un AVC : hypertension artérielle, battements de cœur irréguliers (arythmie), diabète, taux de cholestérol élevé, tabagisme… Raison pour laquelle les personnes de passage ont bénéficié, après avoir rempli un court questionnaire, d’un dépistage personnalisé : prise de la tension, tests sanguins pour mesurer sa glycémie ou son taux de cholestérol, électrocardiogramme pour détecter d’éventuels troubles du rythme, etc.
Cette opération « d’aller vers » permettra donc « d’éviter à l’avenir des morts prématurées et l’apparition de handicaps, mais aussi de limiter les facteurs de risque de l’AVC », jugeait en fin de matinée Katy Bontinck, adjointe au maire en charge de la santé. Un sentiment partagé par le Dr Benoit qui rêve désormais, pour aller plus loin, d’une « campagne d’information régionale et nationale sur l’AVC ».